Correspondances – le Clair et l’Obscur est une série de sept dessins, composés chacun d’un lavis à l’encre, rehaussé au stylo bille noir. Les huit éléments de la série sont réalisés simultanément, comme autant d’avatars du même génome. Le lavis et le mélange entre des liquides n’ayant pas la même phase permettent la survenue de nombreux phénomènes physiques. L’eau, bien sûr, est l’élément initial, agencée avec minutie à la surface du papier. Dans ces volumes d’eau sont instillées avec la plus grande précision des gouttes de plusieurs encres noires. Toutes les encres sont noires, mais pas de la même façon, et lors des mélanges entre l’eau, l’encre de Chine, l’aquarelle noire et l’encre trichrome, des formes prennent naissance, dont beaucoup évoquent les dendrites que l’on retrouve dans le monde minéral, mais aussi végétal et animal. Après séchage et observation longue de ces différentes formes, vient le temps du dessin, comme l’apparition de la partie osseuse, cristalline, solide de l’organisme ainsi formé. Quoique ce dessin puisse aussi être la description de phénomènes fluides, dans un aller-retour permanent entre échelles microscopiques et macroscopiques.
Mon travail, et en particulier cette série, est nourri des écrits de l’essayiste, académicien et collectionneur Roger Caillois. Le titre Correspondances – le Clair et l’Obscur fait référence aux idées qu’il développe dans son ouvrage « L’écriture des pierres » paru en 1970 (éditions Skira).